POURQUOI JE M'EN MÊLE ...

"NOUS SOMMES TOUS SOURDS QUAND CELA ARRANGE NOTRE BONHEUR. CELA REPOSE UN PEU DE NE PAS TOUT ENTENDRE" - Tahar Ben Jelloun

dimanche 15 février 2009

BIENVENUE SUR MON BLOG, VOTRE ESPACE !

Après avoir passé des mois à y réfléchir, j'ai finalement décidé de franchir le pas en dépit d'une vie assez bien remplie pour le moment : oser ouvrir un espace virtuel pour y coucher par écrit idées, réflexions, commentaires, critiques, etc., que suscite en moi la marche de l'Histoire dans ce monde auquel j'appartiens et dont je suis l'infiniment petit.

Ce serait presqu'un lieu commun que de dire à quel point ce qu'on a coutume d'appeler "la magie de la technologie" peut rendre, au propre comme au figuré, un tel pari à portée de main. Nous venons d'entrer de plein pied dans un siècle qui hérite d'une quasi révolution de l'univers de l'information et des communications, lequel avec Internet, a rapproché littéralement des hommes et des femmes des quatre coins du monde, de sorte que le sort du paysan du Guatémala ou de la Tanzanie peut aujourd'hui déterminer le goût du café que décidera de consommer un étudiant Suédois. C'est que les événements qui se déroulent aux quatre coins du monde nous parviennent désormais quasi instantanément et nous obligent plus souvent que dans le passé à penser "globalement" à défaut de pouvoir agir personnellement à la même échelle. On parle du "village mondial" pour souligner cette ère où le centre du monde semble ne plus être là où les fortunes de l'histoire des nations l'avaient fixé naguère, mais partout où l'individu "s'arrime" au flux d'informations sur les affaires du monde. Profitant ainsi à mon tour de cette position privilégiée que dorénavant chacun peut révendiquer grâce au web, j'ai décidé de me mêler de ce qui se passe dans ce monde, sans attendre que l'on vienne me demander mon avis. Non pas tant que je pense en savoir plus que le commun des mortels sur tout ce qui se passe à l'échelle de la planète, mais simplement parce que plus d'un sujet, d'actualité ou pas, vient solliciter l'intelligence et le sens critique de l'humain que je suis. Il en est d'ailleurs ainsi de la plupart de mes contemporains que je croise aussi bien dans ma vie professionnelle que privée.

Dans cet exercice qui n'a pour seule prétention que de laisser libre cours à ma liberté d'opinion et à son corrolaire qu'est la liberté d'expression, ma voix sera autant celle de l'homme de la diaspora congolaise qui s'exprime depuis son lointain "exil" nord-américain; celle de l'Africain qui essaie à sa manière de concilier anti-afropessimisme et réalisme intransigeant; mais aussi celle du juriste versé dans la cause des droits humains et partant, foncièrement préoccupé par le primat du droit partout où le sort de l'homme est en jeu. C'est donc avec tous les biais que suppose cette identité plurielle que je prends le parti de coucher ici le regard que je porte sur les affaires du monde d'aujourd'hui, me penchant sur tout sujet qui aura attiré mon attention ou suscité mon intérêt.

Je ne cacherai pas que l'exercice auquel j'entends sacrifier une partie de mon temps ne me procurera de réelle satisfaction que si je peux entrer dans l'échange avec l'autre que vous êtes, cher(ère) internaute. C'est, en effet, dans le partage des idées, voire dans la confrontation de celles-ci, que j'aurai le bonheur de dépasser la phase du monologue pour atteindre celle de l'intégration discursive de l'alterité. En Afrique, cela est connu sous le vocable désormais populaire de "palabre", que le peuple mbala du sud-ouest du Congo appelle le mbashi. L'idée est de se saisir de la diversité des opinions au sein de la collectivité pour dresser une tribune d'où pourrait émerger soit une solution à un problème qui en requiert une, soit un dialogue en vue de l'écoute de l'Autre. Cet autre qui pourrait être détenteur d'une part de cette vérité dont nous pourrions croire, à tort, détenir le monopole.

Bienvenue donc à la Palabre du Monde qui ne méritera vraiment son nom que lorsque vous me ferez l'insigne privilège de contribuer, par vos commentaires sur les sujets qui vous auront intéressé, à la vie de ce petit coin du web où je m'improvise "chef du village" ! Ce dont je vous remercie d'avance en espérant faire virtuellement votre connaissance bientôt, dans cet espace qui est aussi vôtre. Amitiés.

6 commentaires:

  1. Sacré Blaise ! Je me demandais comment était-il possible que tu ne l'aies pas encore créé, cet espace ? Ca te ressemble beaucoup, ce rôle de "Chef du village", je veux dire du "cybervillage, autour des sujets tirés de l'actualité internationale. Te connaissant, je parie qu'il fera long feu et ne manquera pas de fond (pour les FONDS, tu te débrouilleras, OK ?!). Tu peux compter sur moi (malgré mon anonymat que tu perceras très bientôt) pour en faire large diffusion et apporter tant que faire se peut mes modestes contributions.

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  2. Vive la palabre!
    Blaise, j'ai presqu'envie d'emprunter les mots de l'Anonyme pour te dire que cet enfant, ton espace, était presqu'attendu de tous, en tout cas de moi. Mais, là où tu me prends à contrepieds, c'est par le titre que tu lui donnes, ou plutôt, l'analogie que tu lui trouves à la palabre africaine. Provocation ou évocation!
    Oui évocation d'abord, car palabre est culture, attitude et espace de vie. Pour peu que je puisse en dire ici, palabre représente un moment, une plate-forme, un espace dialogal de compromis, de (re)négociations, de vente/achat des exigences pour noyer différends et malentendus; terrain où l'interaction prime sur l'individualiseme, je voulais dire l'égoîsme. Palabre est surtout cette recherche de solutions, de voies médianes que les anglo saxons qualifient de win win, parce que par la participation massive et transparente, en public, en 'mbashi', le boa peut s'éventrer et dévoiler, aux yeux de tous, toute sa putrerie pour qu'au bout du compte, s'installe la concorde et la convivialité.
    Ce terme ramène donc beaucoup de reminiscences de cette recherche permanente de confronter les différends pour les substituer à la paix. C'est aussi un espace de rassemblement qui attire les participants de tout acabit, et où les 'mbaku' étalent leur art oratoire, avides d'audiences attentives.

    C'est dire que lorsque tu nous invites à ta palabre, tout le monde y viendra, même les silencieux qui ne laisseront leurs traces que par celles qu'eux seuls rameneront de leur visite à cette rencontre mondiale. Alors, que se délient les langues! ou se détendent les doigts.

    Provocation aussi, puisque pour tous ceux, cachant mal leur ignorance de la vraie nature de la palabre, prisonniers des méthodes expéditives et des injustes à peine contenues dans leur quotidien individualiste, ne trovent pas mieux que de vilipender un tribunal véritablement participatif, public et à bien d'égards, transparent. On confond ainsi tergiversations dialogales à toute une méthode de règlement des conflits, de pacification de la communauté et de consolidation de la concorde. Lorsque donc, tu balances ce concept riche mais méconnu, je me dis que tu provoques les réactions, incite les opinions et confronte les perceptions. Bravo donc de réunir dans le même panier, culture et résitences, modes et misconceptions. A les frotter donnera forcement des étincelles d'échanges fructueux. Je n'en attends rien de moins.Que vive la palabre!
    A bientôt.
    Sumbu Ngiengi

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  3. @ Anonyme :
    Merci pour vos encouragements et votre promesse de faire de cet espace vôtre, puisque vous y avez, bien entendu, votre place.
    Pour le fond, je m'efforcerai de vous proposer des sujets aussi variés que possible, mais comme déjà dit, mes choix seront forcément subjectifs. Mais sachez aussi que le propre de la palabre est aussi de souffrir des "digressions" en son sein, tant qu'on reste dans "l'esprit" des lieux. Donc n'hésitez pas de nous apporter à votre tour tout ce que vous jugerez intéressant pour enrichir le menu au fur et à mesure du "kinzonzi", autrement dit de la joute. Bien à vous.

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  4. @ Mumani :
    Eh bien, pour une entrée en ces lieux, vous ne faites pas dans la demi-mesure, cher "Mbaku" ! J'apprécie votre contribution, encore plus exhaustive que ma petite introduction, sur l'univers sémantique de la palabre. On sent l'Ancien Avisé en vous. Merci pour vos mots, mais dois-je repéter que vous avez votre fauteuil tout réservé sous l'arbre de cette "cyberpalabre", pour paraphraser Anonyme ? Venez-y quand vous voulez et partagez avec nous ces joutes qui pourraient conjuguer réflexions pour les uns, prises ou éveil de conscience pour les autres, simple détente pour d'autres encore, dans la convivialité. Oui, "que se délient les langues, que se détendent les doigts" !

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  5. Une petite étincelle suffit pour allumer un feu, et aussitôt tous le monde vient s'y réchauffer.Tu es cet étincelle qui allume le feu des internautes .Je pense que tu connais l' importance du feu lors des palabres? réchauffer,éclairer,sécuriser et c'est surtout autour de cela que se forme la ceinture de la danse agrémetant le " misambi" du village. Tu sais aussi que la personne qui dirige le "misambi" s'appelle "mbaku".je sais que c' est une lourde tâche. je suis confiant et fière de toi mpangi.Je porterais ma contribution à tout le niveau pour le bon avancement de ce projet. Tu peux compter sur moi.
    Alpha.

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  6. Bienvenue sous "l'arbre à palabre", Alpha ! Ton soutien me va droit au coeur et je n'espérais pas moins de toi. Vois-tu, au-delà des océans, il y a toujours moyen de contourner les écueils et garder le cap vers ces multiples points de convergence qui sont les nôtres. Oui, le statut de "mbaku" s'acccompagne de grandes responsabilités. Mais c'est avec vous tous qui venez ici que je pourrais en être en la hauteur. Tu l'as bien dit : je ne suis qu'un probablement que cette modeste étincelle qui a vocation à allumer le feu du débat. Alors, prends place dans ton espace !

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